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LA VIE SOCIALE d'après Gustave Gaudet dans son livre
LA VALLÉÉ DE MEMRAMCOOK : HIER - AUJOURD'HUI (1984)

LA VIE SOCIALE

    Les Acadiens sont, de nature, des gens très sociables et les gens de la vallée ne font pas exception à la règle. Avant toutes les inventions modernes et les moyens de transports rapides d'aujourd'hui, les paroissiens de Memramcook menaient une vie sociale qui leur procurait des moments de détente rendant ainsi la vie de tous les jours plus agréable. Leur vie sociale se résumait à des réunions de famille, à des promenades chez les parents des villages voisins, à des visites chez des voisins et à des soirées de cartes , celles-ci assez régulières.

    On jouait au petit 45, au pitro, à l'auction 45, au whist. Des parties de whist surtout ont été à la vogue pour un bon bout de temps. On jouait régulièrement au whist dans la salle de l'Assomption à St-Joseph et dans la salle C.M.B.A. à Memramcook. Le prix d'entrée à ces soirées était de 0.25 cents et cet argent allait principalement pour défrayer la "finition" de la salle à St-Joseph. Les profits de ces activités sociales allaient aussi pour aider certaines familles dans le besoin. De temps à autre, à ces parties de whist, il y avait une vente de panier (Basket Social). Des paniers remplis de gâteaux, biscuits, sucre à la crème, etc... et joliment décorés, préparés par des jeunes filles, se vendaient à l'encan. L'encanteur ne dévoilait pas le nom de la personne qui avait préparé le panier sur lequel on gageait, afin que le cavalier ne reconnaisse pas le panier de sa blonde qu'il voudrait bien acheter à tout prix. Parce qu'il était de coutume que celui qui avait acheté le panier aille manger les gâteaux et autres friandises avec celle qui avait confectionné le panier.

    En plus de ces soirées qui avaient lieu ordinairement durant l'hiver ou à l'automne, de temps à autre, différentes organisations pour prélever des fonds afin de bâtir ou agrandir leurs locaux ou pour payer certaines dettes, organisaient des piques-niques . Au début des années 1900, ces piques-niques avaient lieu sur le terrain du Collège. Vers 1907 ou 1908, à un de ces pique-nique, en plus des jeux ordinaires, les jeunes eurent l'avantage d'avoir pour la première fois, un carousel "Merry-go-round". Le même soir de ce pique-nique, un dénommé Duguay marcha sur un câble suspendu entre le monument Lefebvre et la tour du côté nord du Collège. A ces piques-niques, les dames et demoiselles servaient aussi des repas et le manger, la viande, les légumes et les pâtisseries étaient fournis gratuitement par les gens de la vallée et les profits réalisés étaient ainsi des profits nets. Sur le terrain du pique-nique, les activités les plus communes étaient: les roues de fortune qui avaient comme prix une boîte de chocolat, les palettes qui se vendaient à 5 cents ou 6 pour 25c, les comptoirs de crème à la glace, de bonbons, de liqueurs douces, les tables de chance et la pêche. Pour les hommes, il y avait en plus, le jeu de la "masse" qui consistait à frapper de la "masse" un indicateur de poids afin de faire sonner la cloche trois fois pour gagner un prix. Pour réussir, il ne s'agissait pas de frapper très fort car le truc était de frapper d'aplomb pour avoir un cigare. "Hit the nigger, you'll get a cigar". Ce jeu n'était pas fait pour rire des nègres. Ce jeu consistait à essayer de frapper avec des balles de caoutchouc (rubber) un homme qui se montrait la tête dans un trou d'une grande toile à quelques pieds de distance. Comme les nègres ne sont pas communs dans nos centres français, le jeune homme qui devait éviter les balles avec sa tête se noircissait le visage d'où vient le nom du jeu.

    Durant les années 30, le district scolaire de St-Joseph organisait aussi quelques piques-niques sur le terrain de baseball afin d'aider à payer la nouvelle école du village. En 1950, il y eut le 1er festival de la fraise, festival qui se continua pendant plus de 15 ans.

    En plus on se rappellera d'une première séance, jouée par des acteurs de la paroisse dans le monument Lefebvre vers la fin du siècle dernier. Par la suite, des drames, des comédies se succédaient assez régulièrement et agrémentaient la vie sociale des gens de la vallée. Ces séances jouées au début au monument et après la construction de la salle l'Assomption furent présentées sur cette scène. Bien des talents amateurs se sont fait valoir dans des comédies aussi bien que des tragédies. Voici les noms de quelques-uns de ces acteurs et actrices reconnus pour leur talent et dont la renommé s'étendait dans toute la région. Dans les rôles tragiques il y avait: Albert Landry, Dismas LeBlanc, Hervé T. LeBlanc, Albert Gaudet, reconnus comme des acteurs qui jouaient leur rôle presqu'à la perfection, on disait que c'était des acteurs nés.

    Dans les comédies, Edmond Gaudet n'avait pas son pareil, en plus d'être artiste-peintre, musicien, bon chanteur, gai luron, Edmond savait prendre la vie du bon côté, il était toujours gai et de bonne humeur. Edmond vivait de musique, de chant et rêvait de théâtre. Il a été maître-chantre en plus d'être directeur de chorale, de fanfare et d'orchestre. Il jouait le violon, du cornet et du baryton. S'agissait-il de faire le décors pour la pièce de théâtre, avec son pinceau, Edmond réalisait des toiles dépeignant la mer, les flots et la forêt pour décorer la scène et les coulisses. Sur scène, Edmond jouait toujours le rôle principal des comédies. Il lui arrivait parfois d'oublier des lignes, mais ça ne le dérangeait pas, car il trouvait toujours le moyen d'improviser naturellement et parfois l'auditoire pouvait en rire jusqu'aux larmes. Il marchait d'un bout à l'autre de la scène pour poser un geste, se retournait et l'assistance se tordait de rire à le voir faire. Pendant l'entracte, comme il n'y avait pas de musique ou orchestre pour entretenir les gens, Edmond avait un répertoire de chansons comiques qu'il avait apportées du Collège St-Cesaire où il a été étudiant et il entrait sur scène et avec sa belle voix, chantait et mimait ses chansons avec des gestes appropriés. Comme comédien, Edmond n'a jamais eu d'égal; il a été pour ainsi dire "Le Ti-zoune" de l'Acadie.

    Au cours des années, les pièces suivantes ont fait le délice de ceux et celles à Memramcook qui se sont empressés d'aller les entendre et les encourager. - "Les pirates de la Savane", - "Le reliquaire de l'enfant adoptif', - "Le solitaire de tombeaux", - "Le coeur de maman", - "Les enfants du Capitaine Grant", - "La prière des naufragés", - "La chasse à l'ours", - "L'archiduc Casimir", - "Le secret des Pardaillants", - "Le rosaire", - "La dispersion des Acadien", - "Le voyage des Berlurons", et "Candidat Beausoleil".

CARACTERE DES ACADIENS DE MEMRAMCOOK

    Il y a quelques années, le poste de radio CBAF Moncton émettait sur ses ondes un programme journalier sur la vallée de Memramcook. L'annonceur dans son introduction, décrivait le caractère des gens de la vallée en se servant des qualificatifs suivants: Ils sont amicales, charitables, industrieux, entrepreneurs, vaillants et bons vivants. Ce sont toutes des qualités dont on peut être fiers et s'enorgeuillir. Pour les gens des paroisses voisines, les Memramcookois ont la réputation d'être moqueurs, gouailleurs et tout ça, mais il n'y a pas la moindre malice de leur part. Ils aiment bien se taquiner les uns les autres et souvent une riposte n'attend pas l'autre. On les a baptisés des "mangeurs de soupe" comme les habitants de Fox Creek sont désignés des "mangeurs de crêpes", ceux de Scoudouc "mangeurs de poiratres", ceux de Barachois "mangeurs de hareng". Au Barachois, on posait la question: "Qu'entendez-vous par le mot soupe" avec la riposte "on entend, glou, glou, dans le ventre des Memramcook". Deuxième question que l'on pose encore au Barachois: "Qu'entendez-vous par le mot hareng" et la riposte "On entend, les Memramcook de bon printemps". Ceci longtemps passé, car les fermiers de Memramcook se rendaient au printemps en voiture chercher du hareng à saler et pour des engrais sur leurs terres. Quoiqu'il en soit, les gens de la vallée ne s'en font pas et ils sont fiers de leur paroisse et leur menu quotidien est aussi varié que celui de tous les Canadiens et la consommation de soupe n'y est pas plus grande là, que dans le reste du pays.

LES SOIREES D'HIVER

    Durant les longues soirées d'hiver, les mères filaient, les jeunes femmes piquaient des couvertes, "houkaient" des tapis ou brochaient des bas ou des mitaines et les grand-mères ou grand-père endormaient le plus jeune en lui racontant des contes ou en lui chantant: "C'est la poule grise, qui va pondre dans l'église", après avoir fait rimer "la poule grise", on reprenait avec "la poule noire", "la poule blanche", "jaune" et toutes les autres couleurs jusqu'au moment où le bébé s'endormait. On promettait à l'enfant que "la poule allait pondre un beau petit coco, pour l'enfant qui va s'endormir bientôt". L'enfant, enfin endormi était déposé bien doucement, dans son berceau en prenant soin de ne pas le réveiller.

LES CHANGEMENTS

    Dans le Voilier du 12 décembre 1974, Médard Léger rapporte le journal d'une vieille acadienne: C'était dans le temps, que l'on appelait un poêle de cuisine par son vrai nom au lieu d'une cuisinière électrique, un coquemar n'était pas une bouilloire automatique de 1500 watts et un chaudron était un gros "potte" en fer noir et non une casserole pyrex ou "stainless". Du potte en potte, du fricot cuit dans ces vieux ustensiles il y avait toutes les vitamines ou les enzymes nécessaires permettant à nos pères d'élever 15 enfants tout en chiquant du "black jack" ou du "Napoléon". Nous avons parcouru beaucoup de chemin pendant les 75 ans de ce siècle, mais nous pouvons toujours nous demander si ce "progrès" a été pour le mieux ou le pire. Le changement est inévitable et chaque génération en apporte sa contribution.

CHOSES DU PASSÉ

    Avant la venue des automobiles, on voyageait en voitures à chevaux ou à pied. Ici et là, en cours de route, il y avait des auges qui servaient à abreuver les chevaux. En plus, à côté des petits ponts, il y avait souvent un petit détour que les chevaux connaissaient et ne manquaient pas pour se désaltérer à l'eau fraîche du ruisseau. Quant aux gens qui n'avaient pas de chevaux, il ne s'en faisaient pas et se rendaient facilement à pied à Dorchester, le chef-lieu du comté pour régler des comptes et pour d'autres affaires. Il arrivait mêmes qu'ils aillent à Moncton à pied. A St-Joseph, il y avait une "pône" (pound) qui est un enclos sous forme octogonale dans lequel on enfermait les animaux errants et lorsque le propriétaire de ces animaux venait les reclamer, il devait payer une amende déterminée par la loi. M. Willie Gauet était le gardien de cette "pône".

OBJETS DE 1900

    Avant la mode des montres bracelets, les hommes portaient avec fierté des montres de poche attachées à une chaîne. Les chemises "fines" avec collets et "cuffs" détachables étaient empesées. Les petits garçons portaient des culottes courtes, culottes qui descendaient seulement jusqu'aux genoux. L'hiver, les "mocassins" faisaient la fierté des petits gars. Comme les bottes n'étaient pas d'usage courant, pour ceux qui n'avaient pas la chance d'avoir des mocassins ou souliers de peau (comme on les désignait) ils mettaient des bas de laine par dessus leurs souliers avec des claques (rubbers).

    A la petite école, les garçons occupaient les bancs d'un côté et les filles de l'autre. Il arrivait quelquefois que des petits garçons étaient obligés de s'asseoir en arrière d'un banc occupé par les petites filles. Il ne faut pas oublier qu'à ce temps là, la manière de se peigner pour les filles était des "couettes" ou tresses qui était le malheur de ces jeunes demoiselles, car les "malcommodes" de petits garçons se faisaient un plaisir de faire tremper le bout des "couettes" dans l'encrier que chaque écolier emportait à l'école en plus de son ardoise et de ses livres.

    Les jeux à l'école. Dans les petites écoles des campagnes, on ne trouvait pas toutes les facilités pour jouer pendant les récréations que l'on trouve aujourd'hui. Les petits garçons jouaient à "tag", à cacher-boucher, les petites filles, de leur côté de la cour, sautaient dans des carreaux tracés dans le sol en faisant bien attention de ne pas sauter sur les lignes.

    Quant à la mode pour les femmes, elles se chaussaient de bottines qui montaient presqu'aux genoux, talons hauts et bouts pointus. L'hiver pour se protéger du froid, elles portaient des châles et aussi des manchons "muffs" qui gardaient leurs mains chaudes. Les hommes se chaussaient de souliers à boutons, choses disparues maintenant.

    Lorsqu'on allait en carriole en hiver, on se couvrait avec des peaux de "buffalos". Il y avait aussi des couvertes pour les chevaux et des fouets (lash).

    Autre choses qui ont disparues, des planches à laver "washboard", des fers à repasser qu'on faisait chauffer sur le poêle, des cuves à laver "bailles", des lampes à parafine que l'on portait de chambre en chambre. Il y avait aussi des "curlers", fers à friser les cheveux et que les femmes faisaient chauffer dans les tuyaux des lampes pour mieux se friser les cheveux.

    Les "crémoires" une espèce de chaudière dans laquelle on gardait le lait après l'avoir passé dans un couloir ou entonnoir. Ces "creamers ou crémoires" étaient ensuite gardés dans le puit pour conserver le lait aussi frais et aussi longtemps que possible. Au bas de ces "crémoires" il y avait un robinet qui permettait de prendre du lait. Une petite vitre graduée indiquait l'épaisseur de la crème qui se dépose toujours au haut du lait. Après plusieurs jours, lorsqu'il y avait suffisamment de crème, on le recueillait pour le mettre dans la baratte. C'était le barattage, qui donnait le bon beurre de ferme que les ménagères mettaient en moule d'une livre ou bien dans des cruchons gardés à la cave. Voilà quelques coutumes d'un passé qu'ont vécu toutes les personnes du troisième âge d'aujourd'hui et de ces objets que l'on ne trouve plus et qui sont rélégués aux musées.

IL Y A 100 ANS

    Dans le troisième livre de lecture que les élèves des petites écoles de campagne avaient à lire au début du siècle, il y avait une leçon intitulée: Il y a 100 ans, habitation des premiers colons . Cette leçon sans entrer dans trop de détails, décrivait le mode de vie et les maisons de nos ancêtres. Il serait de mise ici de faire une description détaillée des maisons de la paroisse, il y a 100 ans, afin de rappeler à la jeune génération qui jouit de tous les conforts modernes que l'on trouve dans les belles résidences de la vallée d'aujourd'hui, que leurs grands-pères et grands-mères et même leurs père et mères n'ont pas connus.

    Les maisons, il y a 100 ans, n'étaient pas du même style que les maisons modernes. C'était, en grande partie des constructions à un étage et demi. Bâties de bois, recouvertes de bardeaux de cèdre, sur les côtés comme sur la couverture. Quelques maisons étaient blanchies à la chaux. A certaines maisons, on y ajoutait des lucarnes et des galeries. A la porte principale et pour emêcher le froid ou le vent d'y pénétrer, se trouvait le tambour. Durant l'été, on trouvait dans le tambour, le banc des seaux.

    A l'intérieur de la maison, au premier étage, se trouvait la cuisine ordinairement assez grande, un grand "bord" ou le salon, avec une chambre à lit à côté. Il y avait aussi un "bord" ou une salle à manger dans certaines maisons. Dans la cuisine, il y avait d'abord le poêle, qui chez-nous portait le nom de "star". Ce poêle à bois avait un fourneau de forme ronde. Sur le poêle on y trouvait le "coquemar" ainsi qu'un gros "potte" en fer et sur le réchaud du fourneau, le "thépot". En arrière du compartiment du feu il y avait une grille sur laquelle on y voyait les fers à repasser. Pendant l'hiver, on y mettait aussi les mitaines à sécher. A l'arrière du poêle, se trouvait la boîte à bois qu'on avait le soin de remplir tous les soirs avant le souper, surtout l'hiver.

    Dans la cuisine, il y avait aussi la planche d'horloge sur laquelle était placé l'horloge et les lampes à "parafine". Plus tard, un peu avant la première guerre mondiale, plusieurs maisons s'installèrent l'eau dans la cuisine en "drillant" un puit dans la cave. On trouvait aussi dans certaines maisons une "pantry" dans laquelle on serrait les assiettes, tasses, etc... Dans la cuisine, où la famille se tenait, la plupart du temps, on y trouvait des chaises à "roulettes" ainsi que des chaises ordinaires autour de la table familiale. Ordinairement, le salon était meublé d'un sofa, de deux ou trois chaises "bourrées", de portraits encadrés et sur le plancher des tapis "hookés" de dessins variés. On y trouvait aussi dans plusieurs maisons un orgue. La plupart du temps, le salon était fermé et était seulement ouvert pour les grandes occasions, telles que la visite du prêtre et d'autres grands personnages et les soirs où la fille de la maison recevait sa "pelure". La chambre à coucher était réservée pour le père et la mère ou dans certains cas, pour les grands-parents.

    La maison Léger, la plus vieille de la Vallée. Au deuxième étage ou au grenier, qui était bien souvent chauffé seulement par le tuyau du poêle de cuisine se trouvait les chambres des enfants. Pour se rendre au deuxième étage, il y avait un escalier bien souvent ouvert. Dans les premiers temps, l'accès au deuxième étage se faisait au moyen d'une échelle. Les enfants couchaient sur des paillasses, tandis que les âgées avaient ordinairement un lit de plumes. Les garde-robes n'étaient pas connues, le linge était accroché sur les murs. Dans la plupart des maisons, le deuxième étage n'était pas fini et il arrivait qu'on pouvait voir les étoiles à travers les trous de la couverture de la maison.

    Les matins froids d'hiver, alors que l'on pouvait voir la gelée blanche sur la pointe des clous, les jeunes ne tardaient pas à dégringoler le plus vite possible pour aller se réchauffer près du poêle de la cuisine; celui-ci remplit de bois franc sec, donnait une bonne chaleur. Il faut aussi mentionner que dans toutes les chambres, sous le lit, on y trouvait l'indispensable "vase de nuit" mieux connu sous le nom de "Pisse-pot". Les maisons étaient construites sur des caves. Le maconnage était fait de pierres de taille et tenues par du mortier.

    Les caves servaient à conserver les patates qui étaient versées dans des dalots après des arrachages, les navets, les carottes, les oignons, les betteraves et les choux. On accédait à la cave par un escalier du dehors ainsi que d'un escalier qui descendait de la cuisine. Dans la cave, il y avait aussi le quart de lard et l'armoire aux préserves. Durant l'été, on y trouvait aussi le "cruchon" de crème qui était gardé à la fraîche. Quant arrivait l'automne, les portes de cave étaient fermées pour l'hiver et la maison était terrassée. mieux

    Au dehors, les maisons étaient entourées d'une clôture (ou bouchure) de même que les granges pour ne pas laisser les animaux libres dans les chemins. Il fallait donc des barrières et de clayons. A côté de la maison, on y voyait la "shed à bois", le poulailler et le cabinet d'aisance. Tout près de la maison, il y avait la couche de petits oignons, des "bouillées" de grosseilles, des gadelles et une rangée de rhubarbe. Le jardin potager se trouvait aussi tout près de la maison. En plus, chaque famille avait une douzaine de pommiers, un ou deux pruniers et des cerisiers. La provision de pommes que l'on conservait aussi en cave, fournissait la famille de ce bon fruit pendant tout l'hiver. On ne cultivait pas trop de fleurs, quelques "bouillées" de dahlias et comme arbuste, quelques lilas. Près de certaines maisons on y trouvait aussi des balançoires (galances).